𝐊𝐢𝐚 𝐨𝐫𝐚, ça y est, nous y sommes : le bout du monde.

Arrivée à Christchurch un 1er décembre, premier jour de l’été dans le Pacific Sud. Il règne une ambiance particulière dans cette ville, je ne sais comment l’expliquer, mais on sent que l’on est aux antipodes ; îles naufragées dans le Pacific. La dernière terre avant le pôle Sud. Tant de qualificatifs qui font rêver et me rendent impatiente de parcourir ce pays situé à quasiment 20 000 kilomètres de la France.

La ville a été ravagée par un terrible séisme exactement deux ans auparavant, on peut encore y voir des séquelles. Ce voyage, je le ferai en van, depuis l’île du Sud vers l’île du Nord. Lorsque vient l’heure de prendre la route, il faut récupérer le van, passer les formalités d’usage et foncer vers la beauté de ce pays où la nature est reine.

Ce qui me marque le plus, je crois, en Nouvelle-Zélande c’est cette incroyable diversité de paysages sur un si petit territoire. Deux fois plus petit que la France cet archipel regorge de panoramas aussi divers que variés.

Arrivée avec mon amie au dépôt, notre première pensée : j’espère que le van pourri dehors, c’est pas pour nous. Et bien si, le tacot est bien pour nous, on fait les papiers et… Go vers Kaikoura. On a pas fait 30 kilomètres que le véhicule fait déjà des bruits bizarres. On constate que le frigo ne fonctionne pas, alors on s’arrête dans un garage et le mécano nous dit dans le plus grand des calmes « faites gaffe, le moteur peut exploser, mais j’ai mis du scotch » Ah oui, merci Bobby le bricoleur. Retour au dépôt pour changer de van, bien entendu qu’ils ne veulent pas nous en donner un autre, je vous passe nos échanges cordiaux. Les aléas du voyage, et surtout de louer un véhicule.

Nous voilà fonçant vers Kaikoura…Attention les mirettes ! Cette localité, située entre montagnes et océan, abrite une faune incroyable : baleines, otaries, et dauphins se côtoient. La nature nous appelle, et nous longeons le littoral à pied, littéralement jonché d’otaries à fourrure. Je me sens pousser des ailes, les animaux dans leur habitat naturel relève toujours un peu de la magie pour moi. Je m’approche : elles semblent paisibles et endormies, mais elles remuent rapidement lorsqu’on s’approche et on aurait vite fait de se faire aplatir par ces géantes.

Nous filons toujours en direction du Nord. Il n’est pas toujours facile de trouver des douches publiques en Nouvelle-Zélande, eh oui, la vie en van, et voyager en Nouvelle-Zélande coûte cher.

Aux abords du Milford Sound, nous nous réveillons sous la neige. Pas de chauffage dans le van, la nuit a été un peu rude. L’’été dans le Sud de la Nouvelle-Zélande c’est quand même pas les Caraïbes. Nous nous dépêchons de descendre le col de montagne, car le van n’est pas chaîné et on ne sait pas vraiment comment sera la route. Mais on oublie la rudesse de la nuit face au fjord, souvent qualifié comme plus beau fjord du monde. Le Milford sound est là, impassible, nous offrant un paysage comme on ne peut qu’en rêver. A bord d’un bateau, je me retrouve enclavée entre les montagnes, les cascades et les eaux calmes de cette vallée glaciaire. Comme la nature est belle.

Paradis pour les randonneurs, il suffit même de simplement prendre la route pour profiter de la beauté des paysages. On s’arrête toutes les cinq minutes pour prendre une photo, profiter de la vue et juste se sentir reconnaissantes de vivre ces instants. Les routes serpentent entre les lacs et les montagnes. Pour moi, le lac Tekapo est le plus beau : une beauté primale se dégage de ce lieu. Sa couleur est tout bonnement incroyable, aucune de mes photos ne saurait rendre justice à cette teinte qui me rappelle le sirop menthe glaciale. Bordé par une petite chapelle en pierre et entouré de lupins roses et violets, ces lupins restent pour moi un symbole marquant de la Nouvelle-Zélande.

 

Arrivée au Nord, changement de décor : vallons verts, volcans… Ok, le scénario est planté, bienvenue dans le Seigneur des anneaux. Littéralement, vous avez l’impression de déambuler dans le film, une vallée vous rappellera toujours une scène. En fan des films, j’ai bien entendu visité Hobbitton, lieu de tournage réel du film.

Vous êtes là, circulant entre vallées majestueuses et volcans. Les plages sont désertes et semblent interminables ; elles ont ce quelque chose de mystique que seules ces contrées du bout du monde savent offrir.

On se rend à l’office de tourisme, qui nous informe si, oui ou non, un départ pour le lendemain est possible pour affronter le Tongariro. Il ne faudrait pas rencontrer des mauvaises conditions là-haut et se retrouver en difficulté au sommet d’un volcan.

Pas super bien équipées, nous partons pour l’ascension du Tongariro Alpine Crossing. S’il y a bien une, et une seule randonnée à faire en Nouvelle-Zélande, il s’agit sans nul doute de celle-ci. Considérée comme difficile, j’en ai clairement connues des plus rudes. Je marche tranquillement, avec pour direction les trois volcans que traverse ce sentier : le Mont Ruapehue, qui culmine à 2 800 mètres, le Mont Tongariro, et bien sûr le Mont Ngauruhoe, plus connu sous le nom de Montagne du destin - Ceux qui savent, savent.

Je marche à travers un désert alpin pour tomber à pic sur des lacs de souffre aux couleurs irréelles, le Ruapehue est un des volcans les plus actifs du monde.

Bienvenue, vous êtes arrivés sur la Lune. Pas un bruit, un paysage comme je n’en avais jamais vu jusqu’alors. Fou, un silence règne sur cet endroit. Je marche sur des crêtes étroites, face aux volcans, puis le sentier descend, et je traverse une forêt tropicale. En tout, 7 heures de marche, cela semble beaucoup, mais si rapide pour parcourir tous ces paysages si variés, on n’y croirait pas si on ne l’avait pas fait.

Et voilà, j’ai réalisé l’un des plus beaux treks du monde…

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